D’où vient le mot masque ?
Le mot français masque vient de l’italien maschera (se prononce « mas-ké-ra »), qui a les mêmes sens principaux qu’en français. Mais l’origine de maschera n’est pas certaine, et il y a trois hypothèses valables. Nous allons toutes les présenter.
L’hypothèse la plus courante
L’hypothèse la plus diffusée quant à l’étymologie de ce mot remonte à une racine préromane, c’est-à-dire d’une époque où la langue parlée n’était plus vraiment du latin mais pas encore une langue romane (français, espagnol) non plus. Cette racine, qui devait ressembler à maska, signifiait « noir » et aurait donné naissance à deux familles de mots.
D’un côté l’idée de tache, de salissure avec des mots comme l’espagnol mascara (qui donnera le mot mascara tel qu’on l’a aujourd’hui en français). D’un autre côté, l’idée de sorcière, de démon, d’esprit (lié à la noirceur) mais aussi de masque. Quel est le rapport entre noir et masque ? Eh bien les premiers déguisements consistaient à se noircir le visage, tout simplement.
Il y a une famille de mots en arabe dans laquelle on retrouve les sons consonnes [s] et [k] et même [m], [s] et [k]. On y trouve des mots comme sakhira (« rendre ridicule, se moquer »), maskhara (« comédie, déguisement, métamorphose »), masakha (« transformer, falsifier ») ou encore misk (« personnage déguisé »).
Il est tout à fait possible que ce soit de cette famille de mots que vienne le mot italien maschera.
Une dernière possibilité pour l’étymologie de masque est que ce mot vienne du latin tardif masca. Ce mot serait dérivé de l’adjectif latin massica qui voudrait dire « de pâte, fait en pâte ». Notez cependant qu’il n’y a aucune attestation écrite du mot massica, même s’il est probable qu’il ait existé.
Le mot masque désignait à l’origine un faux visage que l’on met pour se déguiser. Puis il a pris deux nouveaux sens : par extension, celui de « étoffe qui cache une partie du visage », et par métaphore celui de « apparence trompeuse ». Plus tard, on a appelé masque tout ce qu’on met sur le visage non plus pour se cacher mais pour se protéger (en apiculture, en escrime, etc.).