C’est quoi, la culture woke ?
Apparue en français en 2019, l’expression culture woke désigne, de manière généralement péjorative, un courant de pensée qui se veut progressiste, qui lutte pour une certaine conception de la justice sociale, à travers la défense de diverses causes.
Quand on dit que l’expression est généralement péjorative, c’est parce qu’elle est plutôt employée par les détracteurs de ce courant de pensée. D’ailleurs, l’expression culture woke est synonyme d’un autre mot teinté péjorativement, apparu un an auparavant : wokisme.
Quelles sont les luttes englobées par la culture woke ?
La culture woke couvre de nombreux sujets de société, autour des questions d’égalité, de justice, de défense des minorités.
Ce courant de pensée agrège différentes luttes : contre le racisme, contre le sexisme, pour les droits des LGBT+, etc. Mais certains modes d’action pratiqués par ses défenseurs peuvent être perçus comme excessifs par ses détracteurs : harcèlement ciblé en ligne, censure, cancel culture.
D’où vient l’expression culture woke ?
C’est une traduction de la formule anglaise woke culture. On y trouve le mot woke, passé en français au milieu des années 2010, pour désigner une personne ouverte d’esprit, ayant conscience des inégalités sociales et luttant pour un monde plus juste. Ce mot, qui sert toujours d’étendard pour les personnes qui se reconnaissent dedans, acquiert progressivement une connotation péjorative depuis la fin des années 2010.
En anglais, le mot woke est le participe passé du verbe to wake, « (s’)éveiller ». Woke signifie littéralement « éveillé » et par extension « conscient ». Dans l’argot des Africains-Américains, ce mot utilisé comme adjectif a pris un sens spécifique : le sens de « lucide face aux problèmes sociaux que rencontrent les Noirs (puis les minorités) ».
La formule stay woke, qui signifie littéralement « reste(r) éveillé », a été popularisée en 2013 lors du mouvement Black Lives Matter, mais aussi via une chanson de Erykah Badu sortie en 2008, dans laquelle elle répète « I stay woke » (« je reste vigilante, je reste lucide »).
En anglais, l’emploi du terme s’est ensuite étendu à d’autres thématiques que les questions raciales, comme le harcèlement sexuel, l’immigration. Ce mot a acquis en anglais une teinte péjorative lorsqu’il a été repris par les militants pro-Trump, pour dénigrer les personnes ayant une opinion progressiste en matière de justice sociale.